Article du Dauphiné Libéré, félicitations à Me LOVERA qui obtient une belle dispense de peine

http://www.ledauphine.com/actualite/2016/03/15/un-enfant-roi-une-gifle-un-proces-et-la-colere-du-parquet

DRÔME – Livron-sur-Drôme : un « enfant roi », une gifle, un procès et la colère du parquet

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Ce 23 janvier 2012, l’entraîneur remplaçant de taekwondo de Livron perd patience et gifle l’un de ses élèves. Il faut dire que l’ado, qui n’a pas 15 ans, est pour le moins difficile, perturbateur et provocateur disent même certains témoins. Le club suspend immédiatement l’entraîneur pour six mois. Entre-temps, il s’est excusé auprès de la maman de l’enfant et du club.

Mais lorsqu’il reprend ses fonctions d’entraîneur bénévole, la maman, qui ne l’entend pas ainsi, décide de porter plainte. Le parquet classe l’affaire.

Un juge d’instruction a enquêté sur la gifle !

La mère insiste et dépose une nouvelle plainte avec constitution de partie civile, contraignant le parquet à ouvrir une information judiciaire. Un juge d’instruction va donc enquêter sur la gifle !

Au terme des investigations, le juge propose une procédure de plaider-coupable au mis en examen, qui refuse. L’affaire de la gifle arrivait donc hier devant le tribunal correctionnel de Valence.

À la barre, l’entraîneur prévenu explique : « C’était un enfant pas sérieux, qui se moquait des autres, qui urinait dans les vestiaires […]. Il m’a attrapé par les vêtements, m’a insulté, m’a craché dessus. »

Une version rejetée par Me Henri-Louis Penant, conseil de la maman de l’enfant. « On essaie de faire passer l’enfant pour le vilain petit canard », a-t-il affirmé.

Mais la procédure, l’attitude de l’enfant et de sa maman ne sont pas du goût du parquet. Colère froide de M. Sandjivy, représentant du ministère public : « Certes, l’enfant a reçu une forte claque, une trop forte claque et juridiquement le prévenu est coupable […]. Le prévenu et le club se sont excusés. Mais cela ne suffit pas […]. Que vient-on chercher ici ? Que viennent chercher les parents ? La justice ou la vengeance ? […] Si cet enfant qui est un vilain petit canard n’a pas de limites, qui doit les lui donner ? Son entraîneur ou ses parents ? »

La charge du parquet est sévère pour la victime et ses parents, mais elle sonne juste. Le magistrat demande une déclaration de culpabilité mais une dispense de peine.

L’avocat du prévenu, Me Mickaël Lovera en est presque surpris et sa plaidoirie écourtée. Il rappellera quand même l’investissement bénévole de son client, passionné de sport et entraîneur depuis des années sans le moindre problème. L’entraîneur a finalement été déclaré coupable mais dispensé de peine. Il devra verser 200 euros de dommages et intérêts à l’enfant.